Forcalquier : retour sur la journée Nos campagnes sous surveillance

Retour sur la journée du 8 octobre par les organisateurices de cet événement contre la Technopolice, présentée ici.

Forcalquier, 6000 habitant·es, une ruralité toute relative : de nombreux touristes traversent les Alpes de Haute-Provence, les néo-ruraux affluent et restent dans un environnement emprunt de traditions et dont l’activité économique agricole forte résonne dans cette petite ville sous l’œil vigilant de plus de 30 caméras publiques ou privées. Le 8 octobre, un collectif d’habitant·es du territoire proposait une journée dédiée à la question de la surveillance, du contrôle des données, du tout numérique…

La programmation concoctée de manière solidaire et bénévole par tous les partenaires était volontairement très diversifiée pour permettre d’aborder ces sujets grâce à différentes pratiques et ainsi permettre d’outiller toutes les participant·es selon les envies, les besoins, les affinités ! La volonté d’un tel événement était de mobiliser du public pour informer, sensibiliser et identifier l’omniprésence du numérique et ses conséquences, et ce, dès le plus jeune âge tout en contextualisant la réalité d’une vie rurale sous surveillance comme pourrait l’être une zone urbaine en tension.

Cette politique de la surveillance engendre des sentiments forts et parfois peu ou pas conscientisés que la réflexion collective permet d’aborder en créant du lien, du soutien, un sentiment de réappropriation de nos espaces publics. Le public a navigué dans les locaux du jardin des cordeliers, lors d’une journée pluvieuse, sous le regard des gendarmes présents notamment lors de la cartopartie (balade pour créer une cartographie du dispositif de vidéo surveillance !).

Relevons que cette activité citoyenne d’information et de sensibilisation autour d’un projet coûteux de la municipalité a suscité l’intérêt des autorités. Nous avons pu constater grâce à cette cartopartie réalisée avec la précieuse contribution des bénévoles de Technopolice Marseille, qu’un nombre très conséquent de caméras privées existaient et n’étaient pas correctement signalées mais que les caméras supposées publiques ne l’étaient pas non plus!

Primitivi a réalisé un superbe reportage vidéo de cette cartoparty, à retrouver sur notre Peertube ou bien sur le site de la télé de rue Primitivi.

La réglementation relative à la vidéosurveillance impose en effet une signalétique formelle, que Forcalquier ignore. Nous avons pu constater que quelques jours après, deux panneaux incomplets étaient ajoutés signifiant ainsi l’existence de deux caméras.

Familles et public du 04 sont venus parfois de loin pour rencontrer ces acteurs de la pédagogie numérique et apprendre à se protéger, pour continuer de rêver d’un monde libre et confiant. Une dynamique est donc née de cette journée : celle de questionner encore le contrôle et l’auto contrôle, d’explorer les logiques autoritaires et l’usage des technologies de pointe qui contribuent à la répression, au tout sécuritaire ….

En réponse à ce mouvement réactionnaire, nous favoriserons un mouvement de transformation en créant des espaces où l’imaginaire peut encore exister sans discrimination, sans méfiance, sans normalisation ni culpabilisation. Les ressources nées de cette journée :

Merci aux partenaires, aux voisin-es solidaires et aux citoyennes vigilant·es 🙂
nous04@proton.me