Paris – RATP

En avril 2017, il a été révélé par le journal Le Parisien que RATP avait expérimenté à la station Châtelet – Les Halles des caméras de surveillance dite « intelligentes » permettant de détecter des situations « anormales ».

Il a par ailleurs été indiqué que sur la ligne 14 avait été testé un dispositif semblable : DéGIV (pour Détection et Gestion d’Incident en Véhicule ferroviaire). Celui-ci « se base sur l’analyse de données obtenus par un ensemble de caméras et de détecteurs sonores spécialisés, à installer dans chaque rame, qui permettent de déceler des situations dangereuses ou des faits de vandalisme ». Il était ajouté que cette technologie était « idéale pour assurer la sûreté des passagers, ce logiciel est aussi utilisé à des fins de comptage des passagers et de mesure de la densité de personnes à quai et en rame ».

En septembre 2018, ces expérimentations ont été confirmées : « Nous avons déjà mené des expérimentations au Châtelet avec la RATP ou à la Gare du Nord avec la SNCF. On peut détecter des mouvements de foule, des agressions, ou reconnaître un visage au milieu d’autres et le suivre. Il faut la maturité technologique mais aussi l’acceptabilité sociale pour avancer ».

La Quadrature du Net a effectué des demandes CADA sur ce projet. La RATP lui a répondu en janvier 2019 que la RATP avait en effet effectué, avec des sociétés partenaires , une expérimentation consistant en l’installation « d’algorithmes sur deux serveurs d’analyse d’images dédiées. Ces algorithmes ont exploité des enregistrements issus des flux vidéos de 16 caméras « classiques » déjà existantes ».

Il s’est avéré que c’est l’entreprise Axone System qui réalise ces expérimentations, ce qui lui permet d’entraîner et d’améliorer ses algorithmes. Comme l’a révélé le document de l’Institut Paris Région, à Châtelet sont testés des algorithmes permettant d’identifier des “comportements jugés anormaux” des usagers et usagères en temps réel. Parmi ces comportements anormaux, le “maraudage” : détection d’une personne qui reste “statique pendant plus de 300 secondes dans un lieu à vocation de passage”. Ainsi une personne immobile, dans cet espace public, pendant ce laps de temps, devient suspecte aux yeux des opérateurs derrières les caméras de vidéosurveillance.

L’objectif affiché est de créer une “base d’apprentissage” pour améliorer les algorithmes des caméras de vidéosurveillance automatisées. Mais si la détection de comportement suspect est effective à cette station, elle ne fonctionne pas très bien (du fait de l’ancienneté des caméras, vibration, poussière). Pour respecter la loi, la RATP dit flouter les visages.

On apprend donc que la station Châtelet est un “laboratoire” pour la RATP et une base d’apprentissage pour améliorer les algorithmes de l’entreprise Axone. Cette vidéosurveillance automatisée est toujours en “expérimentation” depuis 2017.

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