Paris

Projet « Safe City »

En mars 2017, il a été annoncé que la société Thalès voulait implémenter à La Défense sa solution « Safe City », également développée à Nice, pour en faire « le quartier d’affaires le plus sûr du monde ». Les technologies annoncées sont les suivantes : « caméras prédictives, détecteurs de coups de feu, capteurs de température ou encore détecteurs de présence » ainsi qu’un « logiciel de traitement intelligent de l’image qui permettra d’optimiser les bandes-vidéo captées par l’une des 1 200 caméras braquées sur le quartier d’affaires ». Comme cela a été annoncé par Thalès, l’objectif est notamment de « démorceler tous les services publics fondés sur la donnée et fusionner ces données pour faire du big data ».

En 2017, trois exercices ont été programmées de 2018 à 2020 pour tester « l’efficience » de ces solutions.

En septembre 2018, La Quadrature du Net a réalisé plusieurs demandes CADA aux collectivités territoriales et établissements publics concernés. Pour l’instant, seul l’établissement Paris – La Défense nous a répondu, refusant de communiquer des documents : « Je suis au regret de vous informer qu’il ne sera pas donné suite à votre demande, ce contrat n’étant, à l’heure actuelle, pas devenu définitif ».

Financement(s)

Le 18 juillet 2018, la BPI France a annoncé que le projet SafeCity avait obtenu un financement de 10,9 millions d’euros « sous forme de subventions et d’avances récupérables via un appel du Programme d’Investissements d’Avenir (PIA) opéré par Bpifrance ».

Il a ainsi été annoncé que : « Les marchés visés sont ceux de la sécurité des villes et des zones d’intérêt commun, de la sécurité des écoles (…), des patrouilles de police, des systèmes de commandement et de contrôle, des systèmes vidéo de sécurité routière et des systèmes de simulation de déplacement de foule (…) Le projet permettra à chaque partenaire d’atteindre le marché plus rapidement avec un contenu fonctionnel plus riche sur des marchés mondiaux où la concurrence est exacerbée ».

RATP

En avril 2017, il a été révélé par le journal Le Parisien que RATP avait expérimenté à la station Châtelet – Les Halles des caméras de surveillance dite « intelligentes » permettant de détecter des situations « anormales ».

Il a par ailleurs été indiqué que sur la ligne 14 avait été testé un dispositif semblable : DéGIV (pour Détection et Gestion d’Incident en Véhicule ferroviaire). Celui-ci « se base sur l’analyse de données obtenus par un ensemble de caméras et de détecteurs sonores spécialisés, à installer dans chaque rame, qui permettent de déceler des situations dangereuses ou des faits de vandalisme ». Il était ajouté que cette technologie était « idéale pour assurer la sûreté des passagers, ce logiciel est aussi utilisé à des fins de comptage des passagers et de mesure de la densité de personnes à quai et en rame ».

En septembre 2018, ces expérimentations ont été confirmées : « Nous avons déjà mené des expérimentations au Châtelet avec la RATP ou à la Gare du Nord avec la SNCF. On peut détecter des mouvements de foule, des agressions, ou reconnaître un visage au milieu d’autres et le suivre. Il faut la maturité technologique mais aussi l’acceptabilité sociale pour avancer ».

La Quadrature du Net a effectué des demandes CADA sur ce projet. La RATP lui a répondu en janvier 2019 que la RATP avait en effet effectué, avec des sociétés partenaires , une expérimentation consistant en l’installation « d’algorithmes sur deux serveurs d’analyse d’images dédiées. Ces algorithmes ont exploité des enregistrements issus des flux vidéos de 16 caméras « classiques » déjà existantes ».

C’est l’entreprise Axone System qui réalise ces expérimentations, ce qui lui permet d’entraîner et d’améliorer ses algorithmes. Comme l’a révélé le document de l’Institut Paris Région, à Châtelet sont testés des algorithmes permettant d’identifier des « comportements jugés anormaux » des usagers et usagères en temps réel. Parmi ces comportements anormaux, le « maraudage » : détection d’une personne qui reste « statique pendant plus de 300 secondes dans un lieu à vocation de passage ». Ainsi une personne immobile, dans cet espace public, pendant ce laps de temps, devient suspecte aux yeux des opérateurs derrières les caméras de vidéosurveillance.

L’objectif affiché est de créer une « base d’apprentissage » pour améliorer les algorithmes des caméras de vidéosurveillance automatisées. Mais si la détection de comportement suspect est effective à cette station, elle ne fonctionne pas très bien (du fait de l’ancienneté des caméras, vibration, poussière).

La station Châtelet est présentée comme un « laboratoire » pour la RATP et une base d’apprentissage pour améliorer les algorithmes de l’entreprise Axone.

Drones

Depuis 2014, la préfecture de police de Paris utilise des drones pour diverses missions de surveillance.

Pendant la crise sanitaire et le confinement de 2020, la préfecture a également utilisé plusieurs drones pour surveiller le respect des règles du confinement. Après une action en référé de La Quadrature du Net et de la Ligue des droits de l’Homme, le Conseil d’Etat a reconnu que cette surveillance était illégale et a ordonné à la préfecture de cesser d’utiliser ses drones.

Depuis cette ordonnance néanmoins, la préfecture de police continue d’utiliser illégalement des drones de surveillance, notamment pour surveiller les manifestations.

En décembre 2020, le Conseil d’Etat a de nouveau interdit à la préfecture d’utiliser des drones pour surveiller la population.

Sources :

Projet « Safe City »

RATP

Drones

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