Nice

Projet « Safe City »

La ville est connue pour être la ville la plus vidéo surveillée de France, avec au moins 3300 caméras.

À Nice, dans le cadre du « Projet d’expérimentation Safe City » voté par la Ville en juin, Thales et le consortium qu’il dirige veulent aller plus loin, en créant le « Waze de la sécurité » à la mode Big Data. Pour aider les « décideurs », il s’agit de « collecter le maximum de données existantes et d’en chercher les corrélations et les signaux faibles », de « développer les nouveaux algorithmes d’analyse et de corrélation permettant de mieux comprendre une situation et de développer des capacités prédictives ». La surveillance des réseaux sociaux et autres « données ouvertes » sont en ligne de mire, notamment pour les « textes courts et mal écrits » chers à Twitter qui passeront à la moulinette d’outils d’analyse sémantique pour aider à la gestion des foules, à l’analyse des rumeurs, et le « suivi des actions de certains individus ou groupes de personnes ».

Financement(s)

25 millions d’euros sur trois ans (2018-2021), dont 11 millions de la BPI sous la forme de subventions et d’avances récupérables.

Vidéosurveillance automatisée

Dans le guide 2020 de l’AN2V, la ville de Nice indique que « le CSU dispose d’ores et déjà d’outil d’analyse comme la détection de maraudage, de regroupement de foule, de détection de colis suspects. De nouveaux algorithmes d’analyse d’objets sont en fonction comme la reconnaissance automatique de forme de véhicule ou de piéton ».

Il est également indiqué que des expérimentations sont en cours sur la « détection d’évènements violents dans les transports », la « poursuite automatique d’un individu préalablement ciblé » ou l’ « analyse d’émotion ».

Expérimentation de reconnaissance faciale sur la voie publique

Les 16, 19 et 20 février 2018, la ville de Nice a expérimenté l’usage de systèmes de reconnaissance faciale pour des personnes consentantes venues assister au carnaval de la ville. L’expérimentation, fondée sur le consentement de personnes volontaires (avec une possibilité pour les personnes ne voulant pas participer à l’expérimentation de passer par un endroit où le dispositif n’est pas installé), a été réalisée avec l’aide de 6 caméras de vidéosurveillance, relié au logiciel d’analyse Any Vision, distribué par une start-up monégasque appelée Confidentia.

Selon la presse, le test a été réalisé le samedi 16 février sur cinq personnes qu’il s’agissait de retrouver au sein de la foule passant par le dispositif. Pour une de ces personnes, la photo enregistrée dans la base de données datait de 30 ans. Le test aurait été positif pour ces cinq personnes.

En août 2019, il a été révélé que la CNIL avait néanmoins trouvé que le rapport établi par la mairie de Nice sur cette expérimentation était imprécis et n’avait pas permis « d’avoir une vision objective de cette expérimentation et un avis sur son efficacité ».

Reconnaissance d’émotions dans le tramway

La société Two I aurait été en discussion pour une expérimentation dans le Tramway de Nice.

Il s’agissait de réaliser des tests pour détecter des émotions telles que le stress chez les voyageurs, le but affiché étant d’améliorer la sécurité dans les transports publics. En dépit d’annonces publiques, en janvier 2019, cette expérimentation pour la Métropole de Nice n’avait encore fait l’objet d’aucune convention ni subvention soumises aux élus. Il semble en fait que le projet ait été abandonné pour des raisons techniques, les réseaux IP de la régie de transport n’étant pas suffisamment dimensionnés.

Reconnaissance faciale dans les lycées

En 2019, le lycée Eucalyptus de Nice a été un des lycées sélectionnés par la région PACA pour expérimenter un dispositif de reconnaissance faciale à l’entrée de l’établissement. Après un recours de La Quadrature du Net et d’autres associations devant le tribunal administratif de Marseille, cette expérimentation a été annulée.

Application « citoyenne » et dénonciation

Au début de l’année 2018, la municipalité voulait mettre en place une application dites citoyenne « Reporty » qui permettait de faire des appels vidéos avec la police tout en se géolocalisant et se filmant en temps réel pour dénoncer des « incivilités ». Une camionnette qui décharge de l’électroménager sur la voie public, un maraudeur qui lorgne sur une voiture ou encore un cycliste renversé furent cités comme exemple par le maire de Nice, Christian Estrosi lors de la mise en place expérimentale de cette application (à 2000 utilisateurs). Finalement, Reporty fut épinglée par la CNIL, le dispositif considéré comme disproportionné entre l’atteinte à la vie privée (collecte et enregistrement immédiat de données biométriques (voix, visage)) et l’objectif escompté.

Sources:

Cette fiche a été rédigée en partie grâce aux informations inscrite sur l’outil Carré de Technopolice, n’hésitez pas à la compléter et à la mettre à jour.

Autres projets Niçois :

Plus d'infos sur :

Big Data et Ecoute des réseaux sociaux