Alors que les expérimentations de vidéosurveillance algorithmique (VSA) continuent d’être demandées et déployées par les préfectures – pendant le festival de Cannes ou à Roland-Garros par exemple -, nous lançons la deuxième phase de notre campagne de lutte contre l’empire de la surveillance ! Comme nous croyons que la mobilisation au niveau local est le moyen le plus pertinent et le plus puissant pour repousser l’envahissement de la surveillance, nous avons pensé de nouveaux outils pour aider les habitant·es des villes de France à se battre contre la VSA dans leur commune.
Il y a quelques semaines, nous avons annoncé notre plan de bataille visant à dénoncer l’hypocrisie derrière l’expansion de la surveillance algorithmique de l’espace public. En effet, les Jeux Olympiques sont instrumentalisés pour accélérer l’agenda politique des institutions et des instances policières qui souhaitent ajouter aux caméras des logiciels permettant d’analyser nos faits et gestes dans la rue. Les expérimentations « officielles » de cette technologies ont débuté en avril dernier. Elles ont eu lieu à l’occasion d’evenements festifs, que nous recensons sur notre outil collaboratif, le « Carré ». Pour la plupart, il s’agit d’opportunités pratiques pour tester ces technologies décorrélées de risques de sécurité concrets. En témoignent les justifications des autorisations préfectorales, qui prétendent expliquer le choix de surveiller le métro parisien dans le cadre d’un concert par une guerre à l’autre bout du monde ou un attentat ayant eu lieu il y a plusieurs années. Ces motifs sont copiées/collées au gré des arrêtés démontrant l’absence totale d’efforts des préfectures à contextualiser l’utilisation de cette technologie.
De plus, depuis que la “loi sur les Jeux Olympiques et Paralympiques” a créé un premier régime juridique de la VSA dans le droit français, les promoteurs de la surveillance n’hésitent pas à mettre en avant un soit disant « respect du cadre légal ». Il ne faut y voir rien d’autre qu’un écran de fumée puisque de très nombreux projets de surveillance continuent de prospérer en toute illégalité : qu’il s’agisse du programme Prevent PCP mis en œuvre dans des gares par la SNCF, ou des entreprises privées qui continuent de vendre leurs logiciels de VSA à des villes – telles que Thalès à Reims ou Briefcam à Brest -, ces initiatives locales multiples sont tolérées par les pouvoirs publics. Pour approfondir sur la situation actuelle, nous avons rassemblé et synthétisé dans une brochure (disponible ici) les informations nécessaires pour comprendre ce qu’est la VSA, les raisons de son déploiement et le projet politique cohérent qui se dessine derrière ses utilisations pour le moment temporaires. N’hésitez pas à la lire, l’imprimer et la diffuser !
Désormais, avec cette nouvelle phase de notre campagne, nous vous proposons de passer à l’action ! Si l’arrivée de la VSA est poussée par des instances nationales et les industriels de la surveillance, nous pouvons la contrer en nous y opposant de façon délocalisée et démultipliée à travers toute la France. La ville de Montpellier a ainsi adopté en 2022 une résolution interdisant la surveillance biométrique dans les rues, s’inscrivant dans la dynamique lancé par des villes états-uniennes telles que Boston ou Austin qui avaient également avaient refusé de surveiller leurs habitant·es avec des outils d’analyse biométrique.
Nous vous appelons donc à rejoindre cet élan et à porter le combat dans votre ville ! Pour cela, nous avons conçu et mis à disposition plusieurs outils sur cette page. Tout d’abord, vous trouverez une lettre-type à envoyer pour demander à votre maire de s’engager à ne jamais installer de vidéosurveillance algorithmique dans votre ville. Il ne s’agit que d’un modèle, vous pouvez évidemment l’adapter ou faire votre propre courrier.
Si vous tapez le nom de votre commune, vous pourrez télécharger plusieurs éléments de communication déclinés au nom de l’endroit ou vous vivez ! Nous vous proposons aussi bien un flyer à distribuer pour informer et alerter les personnes sur la VSA que des affiches à coller dans les rues pour visibiliser ce combat. Aussi, vous pourrez fabriquer un visuel à partager sur les réseaux sociaux afin de rendre visible la demande d’interdiction de la VSA que vous avez faite à votre maire ! N’hésitez pas à la faire à titre individuel ou avec un collectif de votre ville et à nous tenir au courant. Nous listerons ensuite sur notre site les communes qui auront été contactées dans le cadre de cette mobilisation !
L’objectif est simple : ensemble, nous pouvons démontrer qu’il existe une opposition populaire forte contre la surveillance de nos rues. En multipliant les actions dans les villes de France, nous pourrons battre en brèche le discours sécuritaire dominant qui présente ces technologies d’analyse de nos faits et gestes comme nécessaires et leur installation inéluctable. Au contraire, nous pouvons témoigner ensemble de notre refus collectif d’une surveillance policière constante, et défendre la ville comme espace de création, de liberté et de soin. Rejoignez la mobilisation, demandez l’interdiction de la VSA dans votre ville !