À Best, la police nationale utilise tranquillement, et illégalement, le logiciel de vidéosurveillance algorithmique Briefcam. L’impunité est telle qu’ils ne se cachent même plus.
Alors que l’État a engagé un bras de fer avec la mairie pour forcer l’installation de la vidéosurveillance dans la ville, voici qu’on apprend via Le Parisien que les flux des 15 caméras déployées sont acheminés dans les commissariats de la police nationale et croisés à un système de vidéosurveillance algorithmique fourni par l’entreprise israélienne Briefcam.
Pour rappel, en novembre 2023, le média Disclose révélait l’utilisation illégale de Briefcam par la police nationale dans différents départements, ce qui conduit alors la CNIL à se saisir du sujet. Or, Brest et le département du Finistère n’étaient pas couverts par ces révélations.
Si les services du ministère de l’Intérieur ont tout fait pour dissimuler le recours à cette technologie, la sous-préfecture de Brest assume tranquillement l’utilisation de Briefcam dans la presse : « Nos équipes techniques ont fait ce choix pour couvrir des besoins spécifiques et gagner du temps », justifie candidement le sous-préfet Jean-Philippe Setbon, qui assume s’en servir pour identifier et suivre des individus en lançant des requêtes dans les rushs vidéos.
Cette communication nonchalante est d’autant plus surprenante que, comme nous le rappelions à l’occasion des révélations de Disclose, le recours à un système comme Briefcam hors du cadre restreint défini par la loi Jeux Olympiques de 2023 est complètement illégale.
En passant, on notera que Jean-Philippe Setbon, c’est aussi le sous-préfet responsable de la coupe de subventions à des associations bretonnes, au nom du contrat d’engagement républicain. Comme l’explique le média alternatif Splann! :
« Début 2024, le sous-préfet de Brest, Jean-Philippe Setbon, a appris à Canal Ti Zef que l’État lui refusait une subvention pour une action d’éducation critique aux images pour cause de « non respect du contrat d’engagement républicain ». Sans plus d’explications. Trois autres associations brestoises, Radio U, le Patronage laïque Guérin et Ekoumène, se trouvent dans une situation similaire et ont pour point commun d’avoir soutenu ou donné la parole au collectif Pas d’avenir sans Avenir, du nom d’un squat culturel démoli sur ordre des autorités en juillet 2023 ».
Un soucis de la légalité à géométrie variable, donc…
Pour l’heure, il semble en tout cas que la caméra installée sur un mât anti-vandalisme dans le quartier populaire et militant de Saint-Martin ait été mise hors d’état de surveiller…