Genetec

Description

Genetec est une entreprise canadienne basée à Montréal (Québec), créée en 1997. Elle se présente comme le « chef de file dans les systèmes de reconnaissance automatique de plaques d’immatriculation, de vidéosurveillance et de contrôle d’accès sur IP ». Elle a des clients et partenaires sur les 6 continents et possède des bureaux à Mexico, São Paulo, Düsseldorf, Paris, Dubaï, Tokyo et Singapour. Genetec est présidé par Pierre Racz. Ted Ghali est le vice-Président Europe, à la tête de la section européenne de Genetec à Paris. La multinationale est régulièrement invitée aux Jeudi de la Sécurité au Medef, organisé par Milipol.

Principaux produits

Genetec est reconnu comme un des leaders mondiaux de VMS (Vidéo Management system), des éditeurs de gestion de vidéos.[1]

  • Plateforme Security Center : Son produit phare vendu aux municipalités. C’est une plateforme de sécurité unifiée, qui va « Du contrôle d’accès, de la vidéosurveillance et de la reconnaissance de plaques d’immatriculation jusqu’aux communications, à la détection d’intrusions et aux analyses, Security Center offre à votre entreprise une meilleure connaissance de l’état de la situation, une commande et un contrôle unifiés et la connectivité avec le Cloud. ». En juillet 2020, on en est à la version 5.8
  • Citigraph : système d’aide à la décision dans la sécurité publique pour les services municipaux, en ayant une “vue unifiée” sur tout ce qu’il se passe dans la ville, ce qui ressemble beaucoup à de la police prédictive. C’est de l’optimisation de datas. Ressemble énormément au système d’hypervision de Two-I.
  • KiwiVision : Genetec a mis au point son propre outil d’analyse vidéo, similaire à celui de Briefcam, un de ses partenaires. Kiwi vision permet de flouter les visages des personnes, de faire de l’analyse vidéo et de l’analyse d’intrusion (si quelqu’un pénètre dans un périmètre interdit ou marche à contresens. [2]
  • Genetec équipe les villes de Chicago et Détroit ainsi que les aéroports de Paris.

    Les partenaires

    La liste complète est impressionnante : Voir ici. On note AzurDrones, Briefcam, Anyvision, Gemalto (Thalès), Idemia, NEC et Thalès ou encore Panasonic.

    Son partenariat avec Panasonic lui permet d’intégrer la “reconnaissance faciale intelligente” dans ses installations VMS [3]. FacePro, la reconnaissance faciale de Panasonic, indique avoir 90% de réussite même quand les visages sont cachés par des lunettes ou des masques. FacePro est déployé aux aéroports japonais, dans un magasin de nourriture des Pays-Bas et à l’entrée de plusieurs stades européens.[4] Ou encore l’entreprise FaceFirst, qui déploie la reconnaissance faciale notamment aux Etats-Unis, dans des magasins des quartiers pauvres [5]. Également, Genetec possède un partenariat avec AzurDrones, visant à visionner en direct les images fournies par un drone autonome à des centaines de kilomètres de celui-ci. Cela passe par l’interface du Security Center, avec la possibilité de prendre le contrôle de la caméras. [6]

    Les liaisons dangereuses : GENETEC et Microsoft

    Extrait de la traduction française par Cerveaux Non Disponibles de l’article de The Intercept [7]:

    « Lorsqu’elles mettent en place un réseau de vidéosurveillance truffé de caméras, les villes et les entreprises utilisent généralement un système de gestion vidéo, ou VMS, pour afficher plusieurs flux de caméras sur un mur vidéo ou offrir la possibilité de rechercher des images. Genetec, l’un des principaux fournisseurs de VMS, propose le VMS de base intégré dans le système de sensibilisation au domaine de Microsoft. Partenaire de Microsoft depuis plus de 20 ans, les deux sociétés travaillent ensemble à l’intégration de services de surveillance sur le nuage azure. Certaines des forces de police municipales les plus en vue utilisent Genetec et Microsoft pour la vidéosurveillance et l’analyse. […]

    Le cas Chicago
    « À Chicago, 35 000 caméras couvrent la ville grâce à un réseau de surveillance enfichable. Le back-end utilise actuellement le Stratocast de Genetec et le service Federation de Genetec, qui gère l’accès aux caméras à travers un réseau fédéré de caméras de vidéosurveillance – un réseau de réseaux de caméras, pour ainsi dire.[…] En 2017, Genetec a construit sa plate-forme Citigraf sur mesure pour le département de police de Chicago – la deuxième plus grande force de police du pays – afin de donner un sens à la vaste gamme de données du département. Alimenté par Microsoft Azure, Citigraf ingère des informations provenant de capteurs de surveillance et d’enregistrements de bases de données. En utilisant des données en temps réel et historiques, il effectue des calculs, des visualisations, des alertes et d’autres tâches pour créer une “connaissance approfondie de la situation” pour le CPD. Microsoft s’est associé à Genetec pour construire un “moteur de corrélation” permettant de donner un sens aux données de surveillance.»

    Genetec et sa propagande

    Genetec souhaite se positionner comme une entreprise de référence en matière de « droit à la vie privée ». Une partie de sa communication est basée sur le fait que les personnes filmées apparaissent floutées, dans un premier temps. « Il faudra que deux responsables possédant une clé de décryptage s’en servent pour que l’image soit nette, explique Pierre Racz, président de la société canadienne. Et cela, seulement s’ils dépistent un comportement suspect. [8]»
    Par ailleurs, dans sa communication, l’entreprise utilise la figure de Big Mother, personnage fictif censé représenter l’entreprise, en faisant référence à un Big Brother orwellien plus “chaleureux” et maternel. [9] À travers sa propagande léchée, les super-héros et la pop culture sont souvent pris en exemple comme des figures protectrices, malheureusement fictives, tandis que le Big Mother de Genetec serait bien réel et tangible. L’entreprise utilise et détourne cet imaginaire pour tenter de paraître sympathique au yeux du (rare) public qui connaîtrait cette multinationale.

    Élancourt et les Jeux olympiques et paralympiques 2024

    Genetec et la ville d’Élancourt (Yvelines) sont en partenariat depuis 2014, pour équiper le CSU (centre de supervision urbain). En 2019, ils en ont établi un nouveau, pour permettre à Genetec « d’expérimenter » ses technologies et ainsi pouvoir en faire une vitrine sécuritaire lors des JOP 2024, qu’accueillera Élancourt. Pour en savoir plus, voir la fiche d’Élancourt.

    Financement

    « Notre entreprise enregistre une croissance annuelle supérieure à + 25 %, et accueillera son 1 000ème salarié au début de l’année 2018, se réjouit Pierre Racz, président de Genetec » [10]

    Sources